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palmier

Les Palmiers :

...Botanique :
...
Les palmiers sont des monocotylédones, au même titre que les graminées. Ils ne forment pas un vrai tronc, mais une simple tige, appelée stipe .
...Ils forment une famille botanique homogène, les Arécacées. On distingue environ 2 800 espèces, réparties en 180 genres.Chez les palmiers,
seul le bourgeon terminal, au coeur de la touffe de feuilles, assure la croissance de la plante. S'il périt, le palmier meurt.dans la plupart des cas.
...C'est.pourquoi, dans les zones qui présentent un risque de grand froid l'hiver, il est important de protéger le coeur.
...Hauteur :
...Très variable, de 2 m à plus de 20 m.
...Feuillage :
...Les feuilles, appelées palmes ,sont formées d' un limbe initialement entier, puis subdivisé en différent segments rigides et
...parallélinervés,appelés.pinnules..Les palmes sortent du sommet du stipe en formant une gerbe plus ou moins fournie. Elles sont reliées au stipe par un pétiole ,appelé.ensuite.rachis à l'endroit où les pinnules sont insérées. Les pinnules, qui présentent un ou plusieurs plis, peuvent être linéaires, en arête.de poisson, pointues ou tronquées..Les pinnules de la base de la feuille sont souvent transformées en épines plus ou moins coriaces. Les feuilles les plus âgées meurent au bout de quelques années.Soit elles restent fixées au tronc, formant alors une jupe qui couvre le stipe, soit elles se détachent en laissant une cicatrice caractéristique et plus ou moins marquée sur le stipe.

Finitions du stipe Et voilà le travail !

.....Floraison :
.....Les fleurs sont petites, très nombreuses, solitaires ou groupées sur le même pédoncule. Elles sont souvent jaunâtres, et soit unisexuées (mâles ou femelles) portées par.le même individu (palmier monoïque), soit portées par des individus différents (palmiers dioïques), soit encore hermaphrodites.

.....Fructification :
.....Les fruits sont des drupes ou des baies. Le mésocarpe est pulpeux ou alors sec et fibreux. Les fruits sont de taille très variable. Les dattes du Phoenix dactylifera ne mûrissent pas.sous nos climats. La germination des graines est plus ou moins facile, elle peut durer entre 3 semaines et plus d' un an.

......Exposition :
.....La plupart des espèces acceptent le plein soleil, quelques unes la mi-ombre voire l' ombre sous le couvert d' autres arbres (Chamaedorea, Caryota, Howea, Rhapidophyllum)..Les jeunes.plantes nécessitent une situation mi-ombragée, avant de chercher le plein soleil une fois qu 'elles ont atteint une certaine dimension..Il faut éviter les emplacements froids, mal.exposés.

Ablations des Palmes sèches fffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffff Formation de la boule finale

Quel fouillis !Dernières finitions

.....Plantation/Sol/Rempotage :
.....La nature de monocotylédone confère aux palmiers le grand avantage d'être transplantables à tout âge. Ils reforment ensuite très facilement leur système racinaire, les racines.étant fasciculées, c'est-à-dire formés en faisceaux. Avec l' âge, la base du stipe laisse souvent voir sde nombreuses racines adventives. La replantation d'un grand palmier..nécessite un haubanage, afin d' éviter un balancement du tronc sous l'action des vents, ce qui gênerait la formation des nouvelles racines..Le sol idéal est une terre riche, bien irriguée et bien drainée, et de la chaleur. Mais beaucoup de palmiers s'adaptent à différents types de sols, de préférence acides.ou légèrement calcaires. La plantation se fait au début de la saison chaude, pendant la période de croissance de la plante, et non pas en automne-hiver comme beaucoup d'arbres.et d'arbustes à feuillage caduque. Arroser régulièrement les premières années pour assurer une bonne reprise.

.....Arrosage/Engrais :
.....La plupart des palmiers pousseront d'autant plus vite qu 'ils seront arrosés régulièrement pendant les mois de fortes chaleurs. Faire un apport régulier d'humus bien décomposé. Au niveau engrais, le potassium (K) est important pour les palmiers. Un excès de phosphore (P) provoque presque toujours une carence en manganèse qui peut, à long terme, tuer le palmier. Il faut apporter du magnésium (Mg) dans un rapport K/Mg de 3/1.
En effet, la carence en Mg provoque un jaunissement.des anciennes feuilles, en laissant la nervure verte. La fertilisation se fait régulièrement au printemps, en été et aussi en automne, contrairement à ce que l'on.peut craindre :
un palmier bien nourri à l'automne résistera mieux au gel hivernal.



Attention au redoutable ravageur des Palmiers !!!
Le Charançon Rouge du Palmier ( Rhynchophorus ferrugineus)


Rhynchophorus Ferrugineus adulte


Ses origines :

Originaire d'Asie du Sud,le Charançon Rouge du Palmier (CRP) s'est installé en seulement 20 ans,dans la plupart des pays du bassin méditerranéen. Il est signalé en Espagne dès 1993 puis en Italie en 2004, en France depuis 2006.
L'expansion géographique du CRP est liée au transport de rejets de dattiers dans et entre les pays producteurs, et au développement du marché des palmiers d'ornement de grandes tailles,notamment depuis l'Egypte vers le nord-ouest de la méditerranée. L'application d'une quarantaine stricte est donc vitale face au CRP.

Ses plantes hôtes :

Chez nous, il s'attaque principalement aux Palmiers des Canaries Phoenix Canariensis, et aux Palmiers dattiers Phoenix dactylifera.
Cependant, nous l'avons observé sur d'autres espèces de Palmiers, dont le Phoenix Washingtonia, et Chamaerops humilis eux aussi très présents dans le Var notamment.

Description :

Le Rhynchophorus ferrugineus est un insecte coléoptère de la famille des Dryophtoridae, classé dans les Curculionidae.
- Les femelles pondent toute leur vie entre 100 et 300 œufs à la base des jeunes palmes, ou dans les blessures des palmes ou du stipe.
- Les oeufs qui sont blancs et ovales, mesurent 2,6 mm de long et 1,1, mm de large, et éclosent 2 à 5 jours après.
- La larve est le stade nuisible. Elle atteint 5cm de long et le stade larvaire dure de 2 à 4 mois en conditions favorables. Elle se nourrit de tissus vivants du stipe,où elle creuse des galeries.
Préférant les zones tendres, elle peut aussi se développer à la base plus dure des stipes. La température minimale de développement larvaire est de 15°c.
En fin de croissance,elle migre à la périphérie du stipe ou à la base des palmes et construit un cocon où s'effectuera la nymphose qui dure de 2 à 4 semaines.
- L'adulte est un charançon de 2 à 4 cm de long, au corps orangé vif avec des tâches noires variables. II vit 2 à 4 mois et vole surtout le jour entre 25°C et 40°C. Doté d'un vol puissant,il peut franchir jusqu'à 7 km
dans des conditions favorables. Sur le palmier,il fuit la lumière, vit caché dans les anfractuosités et pénètre dans les tissus tendres où il est très difficile à observer.
Dans notre région,les générations se chevauchent, et l'on trouve tous les stades à chaque moment de l'année. Le cycle total de développement dure environ 4 mois.
La température létale est de 10°C pour l'œuf, 5°C pour la larve et -2°C pour la nymphe. Elle se situerait entre 0°C et 5°C pour l'adulte.

Symptômes :

L'attaque d'un palmier peut être invisible pendant des mois, voir plus. Des centaines de larves peuvent se développer dans les stipes avant l'apparition de symptômes foliaires.
L'apparition du CRP se signale par :
- des suintements liquides bruns et visqueux, ou par de petits monticules bruns de fibres broyées, et la présence de galeries à la base des palmes.
- des cocons peuvent s'observer à la périphérie du stipe et dans le rachis.
- le bourgeon terminal s'affaisse, et les palmes centrales sèchent brusquement, parfois précédé d'une inclinaison anormale de la frondaison.
A un stade d'attaque très avancé, la tête peut se briser.

Non à l'abattage systématique !!!

Arrêtons d'écouter ceux qui ne prônent que l'abattage de nos Palmiers, comme seule et unique alternative à l'éradication du CRP.
Drôles de conseils ou de solutions pour des soi-disant protecteurs des végétaux, et de la nature en général ?!
L'amour des plantes par la destruction systématique. Curieuse logique...
Soyons sérieux...et prenons un exemple flagrant, proche de chez nous :
En Espagne, dans la région de Valence, les services de la protection des végétaux ont adopté la "stratégie" de destruction obligatoire des Palmiers infestés, dès 2004.
Ces mêmes services prenaient en charge la destruction des sujets, immédiatement après leur détection. Les propriétaires étaient en plus indemnisés !
Résultat : malgré 15 millions d'euros dépensés, cela n'a nullement empêché l'extension des foyers, ni l'augmentation exponentielle des infestations :
le nombre de palmiers infestés est passé de 1500 en 2005, à 13 000 en 2008 !!

Les mesures préventives
:

- La taille (fenêtre d'observation) sera pratiquée toute l'année afin de diagnostiquer le plus rapidement possible les attaques.
- Les blessures naturelles ou dues à la coupe de palmes peuvent être protégées par une application d'insecticide, ou d'un mastic cicatrisant afin d'empêcher la ponte.
- Des traitements biologiques (voir plus bas).
Le piégeage massif des adultes en déplacement par pièges à phéromones. Indispensables et très efficaces.

- Important :
Même en cas de doute, surtout n'hésitez pas à contacter des professionnels compétents qui sont formés à la lutte contre le CRP, (ou le service Environnement de votre mairie).
Depuis fin 2009, des stages de "Formation à la mise en oeuvre des moyens de lutte appropriés contre le CRP" sont organisés par la Chambre d'agriculture du Var.
Je viens moi-même de suivre une session début Février 2010. Prendre contact au Lycée agricole d'Hyères : 04.94.01.35.55

Les stratégies de lutte efficaces :

Élimination par piégeage olfactif :

La phéromone d’agrégation du CRP est un outil indispensable pour détecter et éliminer les adultes par piégeage dans tout programme de lutte intégrée.
Moyennant le respect de règles strictes, le bénéfice d’un piégeage dans une zone a priori exempte de CRP est très supérieur au risque d’ignorer la présence effective du ravageur ou de l’y introduire.

Lutte chimique :

Après avoir utilisé pendant 4 ans environ des produits chimiques (Confidor pour ne pas le nommer), et au vu du résultat catastrophique, j'ai décidé purement et simplement
de proposer cette méthode de lutte. Et ce n'est pas ma formation sur l'endothérapie (avec toujours ce même Confidor) qui m'a convaincu.
NB : Les traitements par injection sont autorisés à titre expérimental dans notre région (du moins certaines communes).

Lutte biologique :

Malheureusement il n'y a pour l'instant peu d'ennemis naturels du CRP.
Cependant, ce sont surtout les nématodes entomophages de l'espèce Steinernema carpocapsae qui se révèlent efficaces à titre préventif et curatif.
Traitements qui présentent l'énorme avantage d'être sans danger, ni pour notre santé,ni pour l'environnement.

L'assainissement mécanique :

Largement adoptée par de nombreuses municipalités en Espagne et en Italie, elle commence à l'être également dans nos communes voisines. Je pense notamment à Six-fours, Bandol, Sanary.
Cette méthode qui a donc fait ses preuves (+ de 80% de réussite) présente l'avantage de sauver nos Palmiers, mais aussi d'éliminer rapidement et à moindre coût les foyers de dispersion du CRP.
Comme je le disais plus haut, l'abattage systématique du Palmier n'enraye pas pour autant la prolifération du charançon rouge...
Si lors de l'opération assainissement, il s'avère que les larves n'ont pas encore atteint le bourgeon terminal, la survie du Palmier sera quasi assuré. Dans le cas contraire, l'abattage est obligatoire !
N'oublions pas surtout, qu'en plus des intérêts déjà cités, cette opération de sauvetage est nettement moins onéreuse que la destruction du sujet.

Pour preuve (si cela était encore nécessaire ?!), voici un cas concret de sauvetage, réalisé en début d'année 2010, sur la commune d'Ollioules.

- Ci dessus le cas de 2 Phoenix Canariensis attaqués par le CRP. Deux assainissements mécaniques réalisés par mes soins.

..

- Sur la photo de gauche nous sommes mi Février juste après l'assainissement, et sur celle de droite mi Juillet !!
- Comme vous le constatez, les Palmiers débarrassés de leur indésirables hôtes, réagissent plutôt positivement, à cette taille non ?
- Il leur faudra environ 1 an 1/2 pour retrouver leur aspect initial, mais franchement, cela ne vaut-il pas le coup d'être tenté ??

N.B. : si mon client n'avait pas été attentif aux symptômes d'attaques, et ne m'avait alerté à temps, ces deux Palmiers seraient certainement dans un piteux état, voir peut-être morts !!

En résumé

En attendant une éradication totale de ce ravageur, il nous faut tous se mobiliser : nous professionnels, vous particuliers, communes et municipalités devons impérativement nous unir, en observant très attentivement nos palmiers,
et l'éventuelle présence du CRP, et adopter ensemble cette stratégie de lutte intégrée, indispensable à la survie de nos Palmiers...

 

 

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